Une nouvelle étude californienne confirme la tendance au relâchement des efforts de prévention de la transmission du VIH, cette fois-ci chez des patients sous HAART : leur taux de MST est en augmentation comparativement aux patients non traités intensivement.
Depuis l’arrivée des trithérapies ou plus généralement des HAART (Highly Active Antiretroviral Therapy), plusieurs études ont déjà fait part d’une tendance à l’augmentation des conduites sexuelles à risque et des maladies sexuellement transmissibles (MST). Il semble que les sujets non infectés se sentent moins concernés par la contamination par le VIH et que les patients SIDA sous HAART ne prennent plus autant de précautions lors des rapports sexuels. Pour mieux connaître le comportement sexuel des patients sous HAART, des infectiologues de San Francisco ont croisé les registres de personnes ayant présenté une MST avec ceux des patients SIDA durant la même période de temps, c’ est-à-dire à partir de la mise à disposition des antiprotéases (novembre 1995 aux Etats-Unis). Les résultats ont été ajustés par rapport aux âges, sexe, origine ethnique, catégories à risque pour le VIH et taux de CD4 au moment du diagnostic. Sur les 11 832 personnes vivant avec le SIDA à San Francisco de 1995 à 1999, 2 % (n = 233) ont eu une MST après avoir eu connaissance de leur diagnostic, dont une majorité parmi la catégorie des hommes homosexuels. Les rapporteurs de l’étude voient cette augmentation de la condition physique des sujets, marquée par une reprise du désir sexuel. On peut se demander ce qu’il advient des partenaires dont l’état sérologique n’est pas connu dans l’étude et des futures tendances épidémiologiques de l’infection. Un point positif cependant : tous les patients sous HAART sont pris en charge par la communauté médicale à laquelle il incombe actuellement de faire activement passer des messages de prévention.
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