Pour la première fois, une enquête américaine sur la prévalence de l’infection due au VIH s’est menée dans une population d’hommes très jeunes et loin des lieux d’exercice des chercheurs, dans les bars, restaurants et « coffee shops ». Cette étude révèle que près d’un tiers des jeunes homosexuels noirs sont infectés, et met l’accent sur les cibles jusqu’ici trop orientées des campagnes de prévention.
Les résultats de l’enquête épidémiologique Young Men Survey ont fait couler beaucoup d’encre dans la grande presse américaine. Près d’un tiers des homosexuels noirs sont infectés par le VIH, selon les données présentées à Chicago par le Pr L. Valleroy, du Centers for Disease Control and Prevention d’Atlanta (Géorgie, Etats-Unis).
Ces données ont donc eu un écho aux Etats-Unis, où les campagnes de prévention ont sans doute été trop focalisées jusqu’à présent sur la communauté blanche. L’enquête actuelle s’est donnée d’autres objectifs et, d’autres moyens, tentant de recruter les sujets non pas dans le voisinage des chercheurs, mais là où ils vivent, dans les bars gays, les clubs et restaurants, les coffee shops à l’américaine…
Cette étude démontre que les jeunes homosexuels, quelle que soit leur origine, ont des comportements à très haut risque comme en témoigne la fréquence élevée des rapports sexuels non protégés durant les six mois qui ont précédé l’enquête.
Ces résultats sont d’autant plus surprenants que les dernières études révélaient une baisse de la prévalence de l’infection chez les homosexuels depuis 1980, année au cours de laquelle elle avait atteint son maximum. En effet, en 1988, plus de la moitié des homosexuels new-yorkais de tous âges était infectée, contre un cinquième dix ans plus tard. Certains représentants estiment que les mesures de prévention sont trop fragmentées alors que l’homosexualité est multiethnique, d’autant que l’homosexualité semble marginaliser davantage les Afro-Américains que les blancs.
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