Depuis la préhistoire l'image de la femme a hanté toutes les civilisations, c'est d'elle qu'est née dans le regard et le désir de l'homme l'idée de la beauté.
Le célèbre tableau de Velázquez "La Venus au miroir" est une métaphore qui évoque le passage de l'image-perception visuelle à une image intérieure, image-représentation : tel Narcisse elle scrute son visage dans l'eau gelée du miroir tendu par
Éros, cherchant à y lire qui elle est, mais cette image reste floue : l'amour grâce
auquel la femme espère se révéler à elle-même dans son identité personnelle et son identité sexuée est un leurre qui la laisse insatisfaite, une quête sans issue.
Son image mentale passe d'abord par son corps. Au commencement est le corps physiologique, mais la femme n'advient que dans son corps vécu, le corps qu'elle habite : corps érogène, corps érotique.
Mais cette image est un puzzle dont certaines pièces peuvent être perdues... La (fausse) solution sera quelquefois pour elle la sublimation dans l'image de la mère.
La confrontation subjective de la femme à son image est perturbée par celle que la société, la famille, l'homme projettent sur elle, non plus images mais rôles suggérés ou imposés de l'extérieur.
Lui sera-t-il possible d'atteindre au delà de la levée de toute hypocrisie et d'une
nécessaire santé sexuelle le "souci de soi" garant d'un érotisme assumé ?
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