L’IRM fonctionnelle a permis à une équipe française de déterminer une région cérébrale activée par une mise en jeu émotionnelle. L’étude a par ailleurs été menée chez des déprimés et montre des spécificités d’activation cérébrale. Ce qui ouvre la voie à une réflexion sur les traitements de la dépression par psychothérapie, comme par antidépresseurs.
Quelles sont les zones cérébrales impliquées dans les émotions ? Existe-t-il chez les sujets déprimés une différence du traitement neurologique indicative de désordres émotionnels ? Philippe Fossati (PHU et chercheur au laboratoire « vulnérabilité, adaptation et psychopathologie », CNRS UMR 7593, Pitié
Salpetrière, Paris), en collaboration avec des chercheurs canadiens de Toronto, s’est attaché à répondre à ces questions.
Les résultats (publiés dans le dernier numéro de l’ « American Journal of Psychiatry ») font apparaître l’activation bilatérale d’une zone antérieure et interne du cerveau, le cortex médial préfrontal (CMPF), en relation avec un déclenchement par les mots à composante émotionnelle, mais seulement dans la première situation, lorsqu’il est fait référence au « self ». La condition générale n’allume pas le CMPF, mais d’autres aires, plus externes. Le cerveau fait donc la différence quand l’émotion est référée à soi-même.
La mise en jeu du CMPF semble faire partie des régions impliquées dans les circuits neurologiques qui donnent une coloration personnelle au traitement de l’information émotionnelle.
Une des implications pratiques de ces résultats concerne la psychothérapie, dont l’une des utilités est d’intégrer les émotions pour en réduire l’impact et les conséquences.
|