DE PAR LE MONDE

 

LE LIEN ENTRE OBÉSITÉ MORBIDE ET ABUS SEXUELS EST CONFIRMÉ.

Une nouvelle étude confirme le lien entre antécédent d’abus sexuel et obésité morbide. Les abus sexuels pourraient être à l’origine de troubles du comportement alimentaire conduisant à l’obésité.
Les antécédents d’abus sexuels ou de maltraitance physique sont surtout rencontrés dans les situations d’obésité morbides avec un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 40kg/m2. Parmi 781 patients consultant pour une chirurgie de l’obésité, 93 % d’entre eux ont répondu à des questionnaires concernant les antécédents d’abus sexuels.
Dans cette population féminine (86,6 %) et jeune (39 ans), l’IMC moyen était de 49,4 + 3kg/m2. Une dépression traitée par antidépresseurs était retrouvée chez un tiers des patients, et 8,8 % avaient déjà été hospitalisés en psychiatrie. Les antécédents d’abus sexuels sont retrouvés chez 39 % des femmes et 11 % des hommes. Cette proportion est encore plus élevée chez les femmes traitées par antidépresseurs (52,4 %) et celles ayant eu une hospitalisation (79,7 %). L’âge moyen du premier abus était de 10,2 ans.
Dans une autre population, la comparaison de femmes ayant une obésité (mais pas morbide : IMC< 35kg/m2), la même tendance se retrouve. Les femmes obèses rapportent dix fois plus d’antécédents d’abus sexuels et quatre fois plus de violences physiques comparées à des femmes de corpulence normale.
Pour C. Bravo, ces antécédents conduisent à des troubles du comportement alimentaire.
Compulsion alimentaire. Les femmes obèses présentent trois fois plus de troubles compulsifs et onze fois plus d’antécédents de compulsions alimentaires.
Les traumatismes psychologiques liés aux violences sexuelles ou physiques pourraient être à l’origine des troubles du comportement alimentaire conduisant à l’obésité.
Devant des patients ayant une obésité morbide précoce, la recherche, et surtout la prise en charge des conséquences psychologiques des violences subies, sont un préalable indispensable.

 

Congrès annuel de la North American Association for Study of Obesity Fort Lauderdale.
Communications de S. Poplawaski (Colombus) et C. Bravo (Los Angeles)..

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