DE PAR LE MONDE

 

ON A ENREGISTRE L’IMAGE CÉRÉBRALE DES PHÉROMONES 
CHEZ LA SOURIS.



Beaucoup d’amoureux se souviennent de ce qui les attira chez l’autre, peut-être un regard, ou un sourire. Mais chez la souris, qu’en est-il ? Comme beaucoup d’autres mammifères, elle se fie principalement aux signaux chimiques, dites phéromones, que dégagent les autres souris. 
Ces signaux communiquent le statut social et l’état reproductif d’une femelle et régissent divers comportements comme l’accouplement, le combat et le lien mère-enfant. Mais comment ces signaux sont-ils interprétés par leur cerveau ? Par IRM fonctionnelle, des chercheurs américains ont pu enregistrer dans le bulbe olfactif annexe les images des phéromones.

Cette équipe de Caroline du Nord a enregistré pour la première fois l’activité des neurones individuels dans le bulbe olfactif annexe, la région du cerveau qui reçoit et intègre les signaux phéromonaux. Les chercheurs ont conduit ces enregistrements d’IRM fonctionnelle chez les souris mâles alors qu’elles sont tout occupées à sentir les phéromones d’une autre souris introduite dans leur cage.
Leur découverte révèle que le système phéromonal dans le cerveau des souris crée essentiellement « l’image phéromonale » spécifique d’un autre animal. Les souris se reconnaissent donc par ces « images phéromonales », tout comme les hommes et les femmes se reconnaissent par leur visage.
Les chercheurs ont constaté que certains neurones sont activés sélectivement par des combinaisons spécifiques du sexe et du caractère 
génétique de la souche de l’autre souris. Ainsi, certains neurones répondent sélectivement à la rencontre d’une autre souche de souris ; d’autres répondent sélectivement à la combinaison de la souche et du sexe de la souris, mais aucun neurone ne répond à tous les membres de même sexe. »Nous n’avons trouvé aucun neurone qui dit que « celui-ci est un mâle », ou « celle-là est une femelle », explique dans un communiqué le Dr Lawrence Katz (Duke University, Durham, Caroline du nord) qui a dirigé ces travaux.
Ces découvertes pourraient-elles concerner l’homme ? « Les hommes ne semblent pas avoir un équivalent exact du bulbe olfactif annexe (BOA), 
mais nous pensons que certaines des fonctions du BOA ont été reprises par le système olfactif principal. Les parfums, par exemple, contiennent de nombreux agents chimiques qui fonctionnent comme des phéromones chez d’autres animaux. Il est probable que des régions de notre cerveau répondent encore à ces agents chimiques de manière qui pourrait être similaire aux réponses que nous avons observées chez les souris ».

Science » du 14 février 2003 ..

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