DE PAR LE MONDE

 

Chez la femme, l'attirance olfactive pour un homme dépend de son père.


Si une femme préfère l’odeur naturelle d’un homme (en l’occurrence de son 
T-shirt) à celle d’un autre, c’est au moins en partie sur la base des allèles HLA qu’elle a hérités de son père. Le degré de comptabilité HLA entre ces allèles paternels et ceux de l’homme ne doit pas être élevé, ni nul non plus, mais simplement faible.

On croit souvent, à tort, que l’espèce humaine n’a pas l’odorat très développé. Tant s’en faut. Il est, par exemple, des molécules auxquelles l’homme est très sensible et qu’il peut détecter à l’état de trace infinitésimale. Il peut aussi détecter les odeurs codées par l’information génétique et peut sentir la différence d’odeur entre deux souches de souris quasiment identiques qui ne diffèrent que par un ou deux locus du complexe d’histocompatibilité majeur (CMH), source d’odeurs propres à l’individu.
Une équipe dirigée par le Dr Martha Mc Cormick, de l’université de Chicago, a relevé le défi en conduisant une étude rigoureuse, en double aveugle, chez 49 femmes.
Ces 49 femmes non mariées, se sont prêtées à une séance, non pas de dégustation, mais de jugement d’odeurs contenues dans dix boîtes. Totalement ignorantes des provenances, elles ont dû les classer par ordre de préférence.
Dans six boîtes se trouvait un bout de T-shirt porté par un homme deux nuits de suite. Les six hommes étaient d’origines ethniques différentes. Deux autres boîtes contenaient un bout de T-shirt non porté (témoin) et, enfin, dans les deux autres dernières, un T-shirt imprégné soit d’essence de clou de girofle, soit de chlore.
L’étude confirme qu’il n’existe pas une odeur masculine préférée par tout le monde, mais que la préférence est relative et dépend du degré de différence HLA entre la femme et l’homme.
L’étude démontre, pour la première fois, que cette préférence dépend des allèles hérités du père, et non de la mère. 
Les allèles HLA des parents dont la femme n’hérite pas ne sont pas associés au choix d’odeur, même si elle a été exposée dans l’enfance à ces odeurs codées par le système HLA.
L’étude démontre en outre, que le sens olfactif de la femme est extrêmement sensible : elle préfère l’odeur d’un homme qui a en moyenne 1,4 allèle HLA compatible avec ses allèles HLA paternels, mais l’homme dont elle fuit l’odeur est celui qui n’a en moyenne que 0,6 allèle HLA compatible avec ses allèles HLA paternels – une différence, somme toute, d’un seul allèle.
Ce choix des odeurs pourrait influencer, non pas seulement le choix du partenaire sexuel, remarquent les chercheurs, mais aussi « influencer des aspects plus larges du comportement social ».

« Nature Genetics », DOI :10.1038/ng83 .

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