EN BREF

 

Anus et sexualité.


La pratique de la sodomie remonte à la nuit des temps : on peut effectivement supposer qu’elle avait cours bien avant le XIXe siècle av. J.-C., époque historique de Sodome et Gomorrhe … Elle concerne toutes les communautés sexuelles.

La sexualité anale recouvre plusieurs aspects : masturbation anale consciente ou non (usage immodéré de suppositoires, du thermomètre, etc …), introduction de corps étrangers, lavements et sodomie proprement dite. Le prurit anal idiopathique a été assimilé à un équivalent sexuel. Certaines pratiques reflètent le caractère potentiellement très imaginatif de la sexualité.
D’après les enquêtes réalisées chez les étudiantes américaines ou d’après le rapport d’Alfred Spira sur les Habitus sexuels des Français, 25 % des femmes interrogées ont déjà pratiqué la sodomie et 3 à 8 % y trouvent du plaisir.
La stimulation anale peut être source de fortes sensations érotiques car l’anus et l’appareil génital ont une innervation commune et une musculature partagée.
Les conséquences de la sodomie, si l’on excepte les maladies sexuellement transmissibles, diffèrent selon que la pénétration anale est un viol ou un rapport sexuel librement consenti sans pratique dite dangereuse.
En cas de viol anal, le risque de lésions est important, qu’il s’agisse de déchirures de la marge et du canal anal, d’hématomes ou de perforations du rectum, ou bien encore de ruptures sphinctériennes internes ou externes, occultes ou non, sources d’incontinence fécale. Par ailleurs, il a été avancé que l’abus sexuel, à plus long terme, pourrait être impliqué dans la physiopathologie de l’anisme ou des troubles fonctionnels intestinaux.
A l’opposé, les complications de la sodomie librement consentie sont très rares. Il semble que les rapports ano-rectaux n’entraînent pas de trouble de la continence ni de rupture sphinctérienne.
Le rapport anal consenti n’a donc pas de complication importante. Cependant, il n’en reste pas moins qu’au plan pratique, certaines « précautions » sont à conseiller : volonté de la pénétration anale rétrograde, usage de lubrifiants massage anal digital pré-pénétration. Il faut aussi rappeler le risque de maladie sexuellement transmissible et la moindre efficacité du préservatif pour ce type de rapports.

SENEJOUX ; J. DENIS – Service de colo-Proctologie, Hôpital Léopold Bellan, Paris
GENESIS, mars 2002, n° 74 – P. 19.

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