AUTRES REGARDS SUR MÉDIAS ET SEXUALITÉ

Madame Danielle LEVY



Parmi les médias, c’est à la télévision accessible au public le plus large que nous nous attacherons. Sans nous attarder sur les scènes de sexe et de violence qui sollicitent les pulsions sadiques et voyeuristes de tout un chacun, nous nous intéresserons plus particulièrement à des émissions apparemment anodines et aux dérives qu’elles induisent et soutiennent, la dérive étant constitutive de la perversion.
Les séquences de dévoilement de l’intime en public, l’exhibition exaltée de particularités (mœurs ou trait de caractère), cette jouissance du montrer et de l’être vu nous confrontent tant au vide narcissique de ceux qui se prêtent à ces exhibitions qu’à la perversité de ceux qui les exploitent. La nécessité d’être vu (à défaut sans doute d’avoir été regardé) conduit à repousser de plus en plus les limites du dire ou du montrable. Il s’agit de surprendre encore et encore (comme l’exhibitionnisme) jusqu’à transgresser règles et interdits au nom de sa jouissance.
La transgression elle-même dans sa forme ostentatoire et agressive laisse supposer une fixation à un stade libido-anal, celui des petits-enfants.
Besoin narcissique, exhibitionnisme sadique-anal, n’étant que des composantes de la psyché, il n’y aurait pas de quoi s’en affliger si ce n’était l’indigence, la répétition, la pauvreté des scénarios, pauvreté et répétition qui excluent l’imaginaire à l’instar du scénario pervers.



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