Quels axes de réflexion pour le sexologue?

 

Docteur Marie Chevret-Méasson



Inversons et parlons de confiance et dialogue, car la mise en confiance est nécessaire pour établir un vrai dialogue. 
La confiance du patient aveuglément acquise n’est plus la réalité. Le médecin quelque soit la demande sexologique à laquelle il est confronté, devrait :
1/ Réaffirmer l’absolu secret professionnel entre lui et son patient.
Dévoiler ce que nul autre ne sait, où le regard et donc le jugement est pensé impossible, ne peut se faire facilement pour le patient. Cette parole nécessite de la confiance et un professionnel jugé pas trop proche par le patient.
Si le soignant veut poser un diagnostic précis et documenté il va apprendre des choses intimes (masturbation, éventuelles relations extra conjugales ou recours à des médias pornographiques)
2/ Expliquer la complexité de la sexualité: aspects somatiques et biologiques modulés par l’histoire de chacun (ses expériences antérieures), son environnement (travail, stress, disponibilité), par les discours médiatiques sur la sexualité et par le relationnel avec l’autre qui a sa propre histoire, son environnement….. 
Permet au patient d’entrevoir (même s’il s’en défend) que plusieurs facteurs se sont combinés pour arriver à l’installation du trouble. Comprendre la complexité permet des attentes réalistes et une observance plus adéquate des médicaments prescrits. 
Permettra d’être clair sur nos possibilités d’investigation, d’intervention et sur la nécessaire implication du patient pour améliorer son trouble sexuel.
3/ Dicter le courrier devant le patient et lui donner en mains propres, si celui-ci est nécessaire. 
4/ Poser la question du, de la partenaire est fondamentale. Savoir si celui ci est au courant de la démarche, si le patient aimerait un entretien en couple pour entamer le dialogue entre eux, ou s’il désire garder le secret est fondamental pour que la confiance soit établie.
5 / La confiance de la partenaire quant elle est accompagnatrice ne serra acquise que si le médecin l’invite à s’exprimer, lui demandant son avis sur cette difficulté, ses réactions personnelles, ses craintes et ses attentes.

Le dialogue difficile pour le patient l’est aussi, souvent pour le médecin ou l’interlocuteur professionnel choisi. Mal à l’aise car contaminé par la gène et/ou l’angoisse du patient, son attente miraculeuse et sa non formation sur les aspects relationnels ou sur certains symptômes ou troubles sexuels. Nous aborderons quelques règles de communication pour alléger cette difficulté. 

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