Trente ans après la reconnaissance de la santé sexuelle par l’OMS, certaines patientes expriment encore leur souffrance en usant de «ça» pour désigner le sexe (« C’est ça qui est important pour lui, mais ça ne m’intéresse pas »), et de «bien» pour exprimer la satisfaction sexuelle.
D ’autres, coutumières des médias, consultent avec un diagnostic scientifique aux lèvres (« je souffre d’anorgasmie coïtale »). Pour les unes comme pour les autres, une première étape de la prise en charge va consister à traduire ces termes en des expressions qui incluent la sensualité, l’érotisme, les affects, et qui les amènent à se positionner comme actrices de leur vie sexuelle, et non comme objet sexuel. Les plaintes reçues par les sexologues s’intègrent le plus souvent dans l’un des trois groupes suivants : vaginisme et dyspareunie pour le premier, anorgasmie pour le second, et manque d’intérêt sexuel pour le dernier.
A la fois parce qu’un dysfonctionnement qui dure entraîne habituellement d’autres troubles, et du fait de la psychogenèse des souffrances sexuelles, de grandes similitudes rapprochent ces groupes nosologiques. Une fois que le diagnostic est posé, dire au consultant que sa difficulté est connue, fréquente, et qu’il existe un savoir qui permet de la soulager est une étape utile.
Un travail ultérieur va consister à dégager les atouts dont dispose le patient, sur lesquels la sexothérapie pourra s’appuyer.
A ce stade, il sera invité à s’exprimer non seulement sur son roman familial et personnel, mais sur les modalités de sa vie sexuelle passée et actuelle, son imaginaire érotique, son identité sexuelle, son estime de soi, son état de santé.
Enfin, aux patients désireux d’évoluer, si le thérapeute a su nourrir la confiance aventurée en lui, une approche thérapeutique pourra être proposée, reposant sur les différentes techniques existantes (travail sur l’imaginaire, la psychodynamique…).
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